L'éducation familiale et scolaire doit avant toute chose préserver chez l'enfant son désir d'apprendre et lui donner envie de grandir. Ce double mandat est particulièrement difficile à se donner dans un monde où tout semble pousser à la morosité et à l'inquiétude. Dans ce contexte, éduquer à l'émerveillement apparaît à chaque étape du développement de l'enfant et de l'adolescent à la fois comme une urgente nécessité et une impérieuse exigence.

Or, cette aptitude à percevoir le merveilleux fait partie du patrimoine avec lequel chaque enfant vient au monde. Tout l'enjeu consiste alors à ce que ce patrimoine ne soit pas gâché par un réalisme excessif, un besoin de contrôle invasif, un désenchantement abusif.

C'est donc cette prédisposition au merveilleux que l'on doit préserver chez l'enfant et éventuellement restaurer chez l'adulte, car :

• C'est par l'aptitude à l'émerveillement que les adultes partent à la rencontre de leur propre enfance.
• C'est à travers la capacité de partager son émerveillement que les adultes trouvent avec les enfants et les adolescents des espaces transitionnels qui favorisent la rencontre culturelle des uns et des autres.
• L'être humain a besoin de se découvrir des zones-refuges imaginaires qui le tiennent à l'abri de la morosité et de la brutalité du monde.